Il appert que Saint-Odilon-de-Cranbourne fut peuplé et colonisé par trois groupes ethniques différents. Les premiers furent des Anglais et des Écossais protestants, ensuite des Irlandais catholiques et pour finir les canadiens-français. Vers la fin du XIXe siècle, en raison de l'émigration, les familles protestantes avaient été remplacées par les Irlandais qui, en raison de l'émigration mais aussi de l'assimilation à la majorité francophone, furent à leur tour remplacé par des familles canadienne-françaises.
Le nom Cranbourne aurait été donné par les premiers colons protestants pour rappeler une petite ville d'Angleterre, dans le Dorset. La dite paroisse de St-Odilon, dans le canton de Cranbourne, forme alors un territoire d‘environ trente-deux mille acres en superficie. Approuvé par Ordre en conseil le 27 janvier 1892; c'est en cette année que le township de Cranbourne devient la paroisse de Saint-Odilon de Cranbourne. Le 15 mars 1969 la paroisse change son nom pour Saint-Odilon-de-Cranbourne.
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Les premiers concessionnaires étaient des soldats qui avaient combattu à la bataille de Waterloo, contre les armées de Napoléon. Parmi ceux-ci, il y avait des Irlandais . Des concessions leur avaient été octroyées dans le Canton de Cranbourne, cette appellation faisant référence à un petit village du Berkshire en Angleterre, en récompense de leur bravoure ou pour commuer leur pension militaire contre un ou plusieurs lots en Amérique. Certains abandonnèrent assez rapidement leurs droits pour presque rien, d‘autres sont demeurés. Ils venaient des comtés d‘Armagh, Tipperary, Wexford, Limerick en Irlande. Dans les registres de l‘état civil du district judiciaire de Beauce, il a été relevé quelques baptêmes, mariages et sépultures qui eurent lieu entre 1836 et 1851. Ces cérémonies furent consignées dans les registres religieux de la paroisse de Saint-Édouard de Frampton qui desservait alors la mission de Cranbourne. Les personnes suivantes ou leurs parents ont eu des concessions dans le Canton de Cranbourne tôt à la fondation de la mission au 19e siècle.
1836:
William Hinds ; né le 26/08/1836 et baptisé le 11/09/1836. Ses parents: Edward Hinds et Margaret Anderson auraient eu le lot 16 dans le rang 4 (104 acres). Ce lot aurait été concédé le 19 décembre 1838. Aujourd'hui, ce lot porte le numéro 217 et est la propriété de Gaétan Pouliot. (Ancienne terre et résidence de M. Josaphat Turcotte).
1839:
Patrick Cassidy a épousé Margaret Mitchell. Les parents de Patrick étaient Bartholomey Cassidy et Mary Haddens. Ceux-ci auraient eu leur concession le 08/11/1844; lot 2l dans le rang 6. Ce lot porte maintenant² le numéro 362, les propriétaires sont: Rolland Bisson, Léonce Brousseau, Clément Bisson.
1842:
Au baptême de Bridget Harbisson le 10/07/1842 (dimanche) les parrains et marraines furent James Murphy et Ellen Barry. Ceux-ci auraient eu une concession le 28 juillet 1845 dans le rang 2; lot 26. Ce lot porte aujourd’hui² le numéro 362, les propriétaires sont Christian St-Hilaire et Raymond Drouin.
1842:
James White époux d’Ellen Hamilton fut enterré a Frampton le 29/12/1842 (mardi). Ils auraient eu le lot 7 dans le rang 8 le 29 décembre 1841. Aujourd‘hui², c‘est le lot 527 et il est la propriété de Rosaire Saint-Hilaire, Jean-Paul Mathieu et Jules Poulin.
1848:
John Dunlary (veuf de Mary Jude).a épousé Elisabeth McGill (veuve de Robert Clarke) le 24/04/1848 (lundi). M. Dunlary aurait eu le lot 11 dans le rang 5 (104 acres) le l juin 1843. Le propriétaire actuel² est Albert Labbé (lot 268).
1848:
Joseph Mathews (veuf de Mary Hayden) a épousé Judith Rochfoard le 05/01/1848 (mercredi). Celle-ci était la fille de Michael Rochfoard et de Mary O‘Connell. M. Rochfoard a eu le lot 7 dans le rang 4 (104 acres) le 8 juillet 1848. Le propriétaire de ce lot no 235 est aujourd’hui² Donald Ratté.
Recensement de 1851 Le premier recensement de Saint-Odilon effectué par Statistique Canada date de I851. on y a relevé 54 familles, 261habitants en majorité irlandais, ou à connotation anglophone d'ailleurs au Canada, 1magasin, 46 maisons et une église protestante. Un extrait d'une page de la compilation du recensement de 1851est montrée ci-après.
Peu a peu arrivèrent d’autres Irlandais. a Il faut noter qu’il y a plus de 125 ans, les immigrants déjà affaiblis par la pauvreté et la famine qui sévissaient alors en Europe, surtout en Irlande, fuyaient la misère sur des bateaux a voiles où tout confort et hygiène les plus élémentaires n’existaient pas, surtout sur les ponts et dans les cales où étaient entassés les immigrants pauvres, dits de troisième classe. Ils tombaient souvent malades durant le voyage qui durait alors d‘un a deux mois, parfois davantage, selon l‘importance du bateau. On était alors loin des paquebots modernes. Il arrivait que plusieurs malades mouraient sur le bateau. On les jetait tout simplement à la mer, dans un sac de toile, en récitant une prière. Ceux qui tenaient le coup étaient descendus sur la Grosse-Île, située à 29 milles de Québec. Depuis 1832, la Grosse-Île était une station de quarantaine. Le ministère de l‘Agriculture y retenait les immigrants qui entraient au Canada afin de les soigner, guérir ou garder sous observation s’ils étaient porteurs de maladie. L‘immigration irlandaise de 1847 restera probablement l’une des plus importantes qu‘ait connue l’humanité au cours du dix-neuvième siècle. Cette année fit mourir un grand nombre d'lrlandais sur la Grosse-Île. À cet endroit, un monument de marbre fut érigé, portant cette inscription: « A la mémoire des 5424 personnes qui fuyant la peste et la famine en Irlande, ne trouvèrent qu‘une tombe en Amérique ».
Au début, la vie était rude. Les braves Irlandais habitués aux privations ne se plaignaient pas. Une des premières préoccupations d‘un arrivant, était de se construire un abri. En 1851, les premières maisons n‘étaient que des huttes au milieu de la forêt. On en dénombrait 48 pour le canton de Cranbourne.
À cette époque, le menu était très simple. Les gens mangeaient du gruau de farine d’avoine et des pommes de terre. Cette dernière production s’élevait a 3424 boisseaux, tandis que la récolte d’avoine était de 1980 boisseaux. Les autres denrées alimentaires produites étaient le sirop d’érable (3 144 livres), le porc (6 440 livres) et le beurre (4 138 livres). Les routes étaient quasi inexistantes¹:
On parle souvent de la ténacité des Irlandais, mais ils étaient aussi conciliants et généreux. Ils savaient se faire aimer et faisaient en sorte d’être en bons termes avec chacun. Ils savaient s‘entraider, faisaient souvent des corvées pour scier le bois, battre le grain, couper le sarrasin a la faucille dans les abattis à travers les souches, car souvent l‘espace de terre défrichée se résumait à l‘étendue d’un jardin. Au cours des années arrivèrent des paroisses de la Beauce d’autres colons de langue française pour la plupart: des Lapointe dit Audet, des Bolduc, des Pouliot, des Veilleux, des Poulin, des Roy, des Gagnon, des Nadeau, des Laflamme, des Valliéres, des Lessard, des Breton, des Couture, des Derouin, des Lecours, des Perreault, des Lacasse, des l‘Heureux, des Dostie, des Gagné, des Plante, des Lavoie, des Tanguay, des Francoeur, des Thibeault, des Latulippe, des Boulet, des Guenette, des Bédard, des Tardif, des Bourgette et des Turgeon. Le rapprochement entre ces deux peuples fut difficile. De culture, de langues différentes, tout n‘alla pas sans heurts. Cependant, le partage des mêmes convictions religieuses unit finalement ces deux cultures, tout en conservant leurs us et coutumes, elles mirent en commun leur courage et leur dévouement pour coloniser et développer le Canton de Cranbourne. Le recensement de 1881 montre bien l’implantation des familles canadiennes-françaises dans la paroisse.
Aujourd'hui
Aujourd’hui (en 1983²) les registres de la paroisse dénombrent très peu de noms irlandais. La crise économique, la révolution industrielle ont favorisé l‘immigration de bon nombre d"entre eux vers les États-Unis et l’ouest canadien. Nous retrouvons encore des Colgan, des Hinds, des Magher, des O‘Connor, des Wickens, des Cassidy et des Carter. Donc, la majorité de la population est constituée maintenant de familles dont les noms sont à consonance française: Audet, Baribeau, Baillargeon, Bellavance, Bernard, Bilodeau, Bisson, Boily, Bolduc, Brousseau, Carbonneau, Chabot, Cliche, Cloutier, Coté, Couture, Dion, Drouin, Dufour, Duval, Fecteau, Portier, Gagné, Gagnon, Giguére, Gilbert, Gosselin, Guenette, Hainse, Jacques, Labbé, Lacombe, Lafontaine, Laliberté, Lebrun, Lessard, Maheux, Mathieu, Morency, Morin, Nadeau, Nolet, Perron, Pigeon, Pomerleau, Poulin, Pouliot, Raneourt, Ratté, Rodrigue, Rouillard, Roy, Ruel, StHilaire, Thibodeau, Turcotte, Turmel, Vachon, Vallieres et Veilleux. (2. Receuil du Centenaire de St-Odilon) - Le nombre actuel d'habitants à St-Odilon-de-Cranbourne était de 1 465 en 2019.
CLOUTIER-TURCOTTE, Alexina et al. «Cent ans d’histoire et plus… à Saint-Odilon de Cranbourne.». Beauceville, Imp. L’Éclaireur, 1983. 598 p. (23 cm). Cartes, illustrations et portraits. Avec la liste des premiers lots concédés en 1834 et le recensement de 1851 pour le Canton de Cranbourne et celui de 1881 pour Cranbourne, municipalité de Beauce.
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