La vallée de la Chaudière

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Texte tiré de Souvenirs beaucerons et la famille Bolduc, Evelyne Bolduc - rédigé en collaboration, 1938, 108 pages. "

La Beauce du Canada est un pays de vallons et de collines, abondamment arrosé par les rivières et de sources d'eau vive. Celle de France est un grand plateau à perte de vue, si remarquablement plat le regard s'y étend aussi loin que le permet la cour­bure de la terre. Il n'y a point d'eaux courantes sur cette vaste plaine où l'on n'aperçoit guère, au milieu d'immenses champs de blé, que quelques arbres très clairsemés autour des villages et de hameaux. D'où vient donc que l'on donna le nom de celte vieille province de France à un pays qui lui ressemble si peu? En voici, probablement, la raison. L'ancienne Beauce, qui n'a ni collines, ni fontaines, ni ombrage, possède en revanche une étonnante fer­tilité qui lui a valu le nom de grenier d'abondance de la France. La fertilité des terres vierges de la vallée de la Chaudière où l'on fit, dans les commencement, les récoltes merveilleuse de blé, de seigle et d'avoine. rappela tout naturellement le souvenir de la procince la plus fertile de France. Le rapprochement était d'autant plus facile à faire que le seigneur Taschereau venait de la Touraine. Dès lors, on prophétisa que cette Nouvelle-Beauce deviendrait le grenier du Ca­nada.

Pendant longtemps on ne pensa guère à ces ri­vières et aux belles vallées qu'elles fertilisent. Pour­tant on aurait pu y asseoir un peuple heureux. Seuls, parfois les militaires songeaient à pénétrer le mys­tère de ces immenses forêts du sud clans le dessein d'y lancer des colonnes d'envahissement contre les colonies anglaises. En 1697, par exemple, d'Iberville proposait d'aller s'emparer de Boston par la Chaudière.

Les autorités tenaient, du reste, à conserver ce vaste rideau d'arbres comme une protection contre les invasions ennemies. Cette grande étendue de pays in­culte, sauvage, formait comme un rempart infran­chissable. On avait bien assez des passes du lac Champlain à défendre sans ouvrir une nouvelle route sur Québec.

Le colon, plus fort que la diplomatie et les prévi­sions timides des gouvernements, va s'ouvrir un che­min dans ces terres vierges. Il y fondera des établis­sements plus sûrs et plus stables que ceux conquis par la force des armes. La riante vallée de la Chaudière ne commença à être colonisée qu'un peu après 1700. Cependant son sol était foulé depuis longtemps par les Montagnais et les Abénaquis. Quand arriva l'homme blanc, « l'indien » dû peu a peu céder la place, évacuer le district, et alors ses sentiers devinrent des routes carrossables.

La Chaudière était la grande voie de communication des « sauvages » entre Québec et la Nouvelle-An­gleterre. Le premier blanc qui la remonta fut le père Druil­lettes, jésuite, en 1646. Pendant l'époque troublée qui précéda la cession de Québec à la Grande-Bretagne (1760) et celle qui aboutit à la proclamation de l'indépendance des colonies américaines (1776), la route de la Chaudière fut convertie en route militaire et servit au transport des armées qui se combattaient. Les premiers colons vivaient, pour la plupart , de la traite des fourrures avec les Abénaquis, commerce auquel ils se livraient, soit pour leur propre compte soit pour celui des bourgeois de Québec.

Les premiers Beaucerons venaient presque tous de la Côte de Beaupré, de Beauport et de l'Ile d'Orléans. Plus tard (1755) ils s'allièrent à quelques familles acadiennes réfugiées elles aussi dans la vallée de la Chaudière. Actuellement [ndr: date de référence 1938] leurs descendants forment plus de la moitié de la population de la région beauceronne.

C'est dans l'automne de 1737, au mois de décembre, que Noël Beaupré commença à arpenter et me­surer les terres de la Nouvelle-Beauce. Le 2 août de l'année suivante, s'ouvraient les registres paroissiaux de la terre de Joseph Fleury de la Gorgendière (ndr: agent de la compagnie des Indes au Canada) qui prit le nom de St-Joseph pour rappeler la mémoire de son fondateur, Jacques Thomas Taschereau (ndr: conseiller au Conseil Supérieur de la Nlle-France), que sa charge de trésorier retenait à Québec, confia le soin de l'étublissement de son domaine à Étienne Pa­rent qui reçut de l'intendant une commission pour les seigneuries du Saut de la Chaudière, le 3 mars 1744. Les registres de cette dernière seigneurie furent ouverts en 1745 et la paroisse prit le nom de Sainte-Marie pour rappeler la mémoire de la femme du sei­gneur Taschereau: Marie-Claire Fleury de la Gorgendière.

Référence: Souvenirs beaucerons et la famille Bolduc, Evelyne Bolduc - rédigé en collaboration, 1938, 108 pages. - document disponible à la demande.

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